Andre Count-Sponville: “La hauteur de l’esprit est disponible non seulement pour les croyants”

Dans ses livres, Andre contienne-sponville décrit la spiritualité dans laquelle il n’y a ni Dieu ni la religion. Il appelle à la tolérance et à l’ouverture et décrit le chemin, marchant le long desquels les incroyants peuvent remplir leur vie intérieure.

Entretien avec Andre Count-Sponville

Ce philosophe a enseigné pendant longtemps dans la Sorbonne (Universite Paris-i), et s’est ensuite consacré aux livres. Parmi eux se trouvent un «traité sur le désespoir et le bonheur» (Traite du DeSespoir et de la Beautitude, Puf, 2002), «The Small Trite of Great Virtues» (Petit Traite Des Granddes Vertus, Puf, 1998), ainsi que le «Dictionnaire philosophique» (DictionNairererePhilosophie, PUF, 2001). À 18 ans, il s’est éloigné de la foi et est devenu athée.

"Les athées doivent créer un tel type de spiritualité qui est conforme à l’idée du monde, où il n’y a pas de Dieu". Cet appel du philosophe Andre Count-Sponville est confus par ceux pour qui la spiritualité est synonyme de religiosité. Pendant ce temps, il est convaincu que tous ceux qui ont des raisons ont une vie spirituelle. Il ne s’agit pas de faire une croisade contre toutes les religions, et plus encore pas de rire des croyants. Si vous devez vous battre pour quelque chose, croit-il, c’est pour la spiritualité laïque et la liberté de conscience. Son appel à la tolérance et à l’ouverture est particulièrement pertinent maintenant, lorsque divers fondamentalistes nous poussent à l’effusion de sang.

Psychologies: Pourquoi défendez-vous la spiritualité laïque?

Andre Count-Sponville: Les principales raisons sont trois. Premièrement et le plus important: pendant de nombreuses années, je voulais parler de la spiritualité. Je suis athée, matérialiste et rationaliste, mais ce n’est pas une raison pour abandonner une vie spirituelle. Si je suis athée, cela ne signifie pas que j’accepte de «castrer» mon âme! Les athées ne connaissent pas moins d’intérêt pour la vie spirituelle que les croyants. La deuxième raison est une renaissance religieuse, y compris dans les formes les plus dangereuses: fondamentalisme, obscurantisme, fanatisme … il me semble qu’il est important de combattre cela, sans tomber dans la même intolérance que les croyants fanatiquement. Ce n’est que la troisième raison – le désir de montrer qu’il est possible de protéger les idéaux de l’éducation et de la société laïque, ne tombant pas dans la haine de la religion.

Que signifie être athée?

UN. À.-AVEC.: Cela signifie croire que Dieu n’existe viagra générique pas cher pas. La foi "négative" est aussi la foi. Cet athée diffère de l’agnostique, qui ne croit en rien, il refuse simplement de porter un jugement. Je prends une position complètement différente! Je ne suis pas neutre et pas indifférent. Je n’ai aucune preuve – personne n’en a dans ces questions. Mais je considère les arguments contre l’existence de Dieu plus bien que les arguments en sa faveur.

Pourquoi, malgré la faiblesse des preuves, la foi en Dieu dans la société est préservée?

UN. À.-AVEC.: La plupart des croyants ont abandonné ces jours-ci les «preuves» notoires de l’existence de Dieu. Et il ne serait pas incorrect de leur en vouloir – vous ne pouvez pas conserver l’impossible … leur Dieu se sentit plus avec un cœur que l’esprit. Il est davantage connu par la foi que par la preuve de sa présence. La foi en Dieu est préservée car il n’y a aucune preuve de sa non-existence. Parce que l’existence du Créateur, comme il semble, explique l’existence encore plus mystérieuse de l’univers. Mais qu’est-ce qui explique le Créateur lui-même? Enfin, c’est l’essentiel, car cette foi répond aux besoins des gens – en encouragement, protection, amour, réconfort … Tout-Puissant, plein d’amour et de miséricorde, le père est un soutien dans la vie, bien que imaginaire. Il est difficile de le refuser! Mais il y a aussi la mort – propre ou la mort d’êtres chers … croire en Dieu, c’est presque toujours croire à la vie après la mort. Ça réconforte. L’athéisme à certains égards est plus difficile. Mais comment la vérité devrait-elle être simple? En notre pouvoir, en utilisant cette "difficulté", pour ressentir le courage, la tranquillité d’esprit, le bonheur ..

Quelle est la différence entre le dieu biblique, les fées de fées et les loups-garous?

UN. À.-AVEC.: Trois mille ans de civilisation! Ainsi que plusieurs plus grands génies de l’histoire de l’humanité. Cela est particulièrement vrai en relation avec la philosophie. St. Augustine, Descartes, Pascal, Leibniz, Kant, Kierkegaard, Bergson, Levinas, Ricker et bien d’autres se sont reconnus dans le dieu d’Abraham et Jacob. Et les fées et les loups-garous ne sont convaincants que pour les enfants et ignorants. J’accepte sérieusement la tradition Judeo -christienne.

À cause de cela, vous vous appelez un "athée fidèle"?

UN. À.-AVEC.: Oui. Je suis athée, parce que je ne crois en aucun Dieu. Mais je suis fidèle aux principes que cette tradition porte en moi. La morale de l’Évangile me convient. Et puis, toute notre civilisation est judéo-chrétienne. Est-ce parce que je suis athée, je devrais m’efforcer de le détruire? Discuter comme cela signifie confondre l’athéisme avec la barbarie ou le nihilisme. Ce n’est pas pour moi! Je veux plutôt transmettre à mes enfants les valeurs morales sur lesquelles j’ai moi-même été élevée, qui a formé notre histoire, notre société, comment nous vivons et comment nous aimons. L’incrédulité en Dieu n’est pas une raison pour abandonner la justice, la paix, l’amour, nos idées sur la vie et l’humanité.

Comment la spiritualité diffère de la religiosité?

UN. À.-AVEC.: C’est comme un tout et partie. La spiritualité est la vie de l’Esprit. La religion n’est qu’une de ses formes. Depuis pendant des siècles dans les pays occidentaux, la seule forme de spiritualité observée était la religion (à savoir le christianisme), les gens ont finalement cru que la religion et la spiritualité étaient une seule et même. Mais ce n’est pas du tout. Il suffit de retirer quelques étapes, que ce soit avec le temps (disons, aux sages grecs) ou dans l’espace (par exemple, oriental, bouddhiste ou taoïste) pour découvrir les plus grandes traditions spirituelles qui ne sont en aucun cas les religions au sens occidental, c’est-à-dire la foi en Dieu en Dieu.

Quelle est cette "spiritualité sans Dieu"?

UN. À.-AVEC.: Tout d’abord, il y a tout ce qui concerne la moralité, l’éthique, ce que j’appelle la fidélité de la tradition. Mais il y a un autre côté. La vie spirituelle est la vie de l’Esprit, une vie raisonnable. Mais quel est l’esprit? "Une chose qui pense", répondrait Descartes. Peu importe le genre de «chose», le cerveau, comment je pense, ou substance intangible, comme le croyait Descartes. Cette capacité que nous avons est importante – penser, aimer, vouloir. Le cerveau est nécessaire non seulement pour lire un atlas de voiture ou commander quelque chose via Internet. Nous sommes les créatures finales adressées à l’infini, des créatures transitoires ouvertes à l’éternité, des créatures limitées qui s’efforcent. La spiritualité est de révéler ce lien en soi, de le vivre, de le vivre. En cela, la spiritualité est en contact avec le mysticisme, qui peut se manifester sous la forme d’un «état de conscience altéré», selon nos psychologues. In other words, it can manifest itself by a number of special experiences: at the same time secrets and evidence, completeness, simplicity, unity, serenity, acceptance, freedom … Actually, this is what Freud called the “oceanic feeling”: not a meeting with a completely different one, but the merger with the very same thing – with nature, formation, eternal real real real real.

C’est ce que j’ai cherché à comprendre, en s’appuyant à la fois sur les philosophes occidentaux-épicurus, Marc Aurelius, Spinoza, Nietzsche, Wittgenstein et sur les penseurs orientaux-lao tzu, nagarjunu, prajnapada, krishnamurti … philosophie n’a pas de frontières. Spiritualité aussi.

Vous nous suggérez sans l’ego. Où avez-vous eu une telle idée où?

UN. À.-AVEC.: De l’expérience. Il y a des choses qui sont beaucoup plus intéressantes à aimer que vous, ce qui est incommensurablement plus fascinant que l’égoïsme ou le narcissisme. Vous ne pouvez pas vous considérer comme le centre de l’univers toute votre vie et ne pas voir plus loin votre propre nez! Vous ne pouvez pas vous cacher complètement sur votre inconscient, seulement pour vous intéresser à votre "je". La spiritualité que je propose n’a rien à voir avec l’auto-affichage ou une existence fermée dans un cocon confortable de la vie intérieure. C’est plus d’ouverture – aux autres, le monde, l’infini.